TotalEnergies mise sur l’hydrogène bleu pour ses bioraffineries
Le géant pétrolier TotalEnergies se tourne résolument vers l'hydrogène décarboné pour alimenter ses bioraffineries et réduire son empreinte carbone. Main dans la main avec Air Liquide, le groupe va investir pas moins de 150 millions d'euros dans une unité de production d'hydrogène bleu sur son site de La Mède, près de Marseille.
Un projet innovant pour décarboner la production
L'hydrogène est un élément essentiel dans le processus de raffinage, même pour les biocarburants. Jusqu'à présent produit à partir de gaz naturel, il doit désormais être obtenu avec une empreinte carbone minimale. C'est tout l'enjeu du projet commun de TotalEnergies et Air Liquide à La Mède.
Les deux partenaires vont construire une unité qui produira de l'hydrogène bleu, c'est-à-dire obtenu par vaporeformage du gaz naturel avec captage et stockage du CO2. Une technologie innovante qui permet de décarboner significativement la production d'hydrogène, indispensable à la bioraffinerie de La Mède.
Un investissement conséquent pour la transition énergétique
Avec 150 millions d'euros sur la table, dont une grande partie apportée par TotalEnergies, ce projet démontre la volonté du pétrolier d'accélérer sa mue vers les énergies bas carbone. L'hydrogène bleu produit à La Mède servira à fabriquer du HVO, un biocarburant avancé utilisé dans la composition du biodiesel et du biokérosène.
Ce n'est pas la première fois que TotalEnergies mise sur cette technologie. Le groupe avait déjà lancé un projet similaire avec Engie en 2021, Masshylia, visant à produire de l'hydrogène par électrolyse de l'eau à partir d'électricité renouvelable. Mais face aux difficultés rencontrées, notamment le manque de subventions et de cadre réglementaire, TotalEnergies a préféré s'orienter vers l'hydrogène bleu.
La même technologie déployée à Grandpuits
Ce projet à La Mède s'inscrit dans la stratégie globale de TotalEnergies de décarboner ses sites en France. Le groupe avait déjà misé sur l'hydrogène bleu pour sa nouvelle bioraffinerie de Grandpuits, en Seine-et-Marne. Là-bas, une unité de production de 20 000 tonnes par an est en cours de construction, pour un investissement de 130 millions d'euros.
Avec ces projets innovants, TotalEnergies démontre sa volonté d'être un acteur majeur de la transition énergétique, en misant sur les technologies les plus prometteuses pour décarboner ses activités.
À travers ces investissements massifs, TotalEnergies prouve qu'il est possible de conjuguer performance économique et performance environnementale. Un défi de taille pour ce géant pétrolier qui se rêve en major de l'énergie verte.
Les avantages de l'hydrogène bleu
Si l'hydrogène vert, produit par électrolyse de l'eau à partir d'électricité renouvelable, est souvent présenté comme la solution idéale, il se heurte encore à des défis de coûts et de montée en échelle. L'hydrogène bleu apparaît donc comme une solution transitoire pertinente, permettant de décarboner la production à court terme :
- Technologie mature et économiquement viable
- Compatible avec les infrastructures existantes
- Empreinte carbone fortement réduite grâce au captage de CO2
Selon les experts, l'hydrogène bleu a un rôle clé à jouer dans la transition énergétique, complémentaire aux autres formes d'hydrogène décarboné. Il permettrait de répondre rapidement à la demande croissante en hydrogène bas carbone de l'industrie.
Un partenariat prometteur entre TotalEnergies et Air Liquide
Pour mener à bien ce projet d'envergure, TotalEnergies peut compter sur l'expertise d'Air Liquide. Le géant français des gaz industriels est un acteur incontournable sur le marché de l'hydrogène, avec une expérience pointue sur toute la chaîne de valeur. De la production au stockage en passant par la distribution, Air Liquide maîtrise toutes les briques technologiques nécessaires au succès de ce genre de projets.
Ce partenariat win-win va permettre d'accélérer le déploiement de l'hydrogène décarboné en France, au service de la décarbonation de l'industrie. Un bel exemple de coopération entre deux leaders de la transition énergétique, réunis autour d'une ambition commune.
Nul doute que ce projet ambitieux sera scruté de près, et pourrait faire des émules dans l'industrie. Il démontre en tout cas que les grands groupes pétroliers sont prêts à prendre le virage de la décarbonation, en s'appuyant sur des technologies innovantes et des partenariats stratégiques. La transition énergétique est en marche !
