
UniCredit et Banco BPM : Négociations Sous Tension
Les négociations ardues entre deux grandes banques italiennes, UniCredit et Banco BPM, sont sous le feu des projecteurs. La fusion potentielle, annoncée fin 2024, est aujourd'hui remise en cause par un désaccord majeur sur le prix de rachat du gestionnaire d'actifs Anima Holding, une opération essentielle pour Banco BPM dans l'atteinte de ses objectifs financiers.
UniCredit hausse le ton
Dans un communiqué publié lundi, UniCredit a fait savoir que son offre de rachat sur Banco BPM était conditionnelle au maintien des termes initiaux de l'offre de BPM sur Anima. La banque n'a pas mâché ses mots :
Nous voulons nous assurer que les actionnaires de Banco BPM aient pleinement conscience des risques et incertitudes liés aux propositions qui leur sont faites, ainsi que des conséquences possibles de leurs décisions.
– Communiqué UniCredit
En clair, si le prix de l'offre sur Anima est revu à la hausse comme l'a proposé BPM la semaine dernière, UniCredit pourrait tout simplement jeter l'éponge et abandonner ses velléités de rachat. Une menace à peine voilée qui place la balle dans le camp des actionnaires de Banco BPM.
Vote crucial le 28 février
C'est lors d'une assemblée générale prévue le 28 février que les actionnaires de Banco BPM auront à se prononcer sur deux points cruciaux :
- Aligner le prix de l'offre Anima sur le cours de bourse actuel, nettement plus élevé que l'offre initiale.
- Autoriser une éventuelle poursuite de l'offre sans attendre le feu vert de la BCE sur l'utilisation de règles de fonds propres avantageuses.
Si le vote est favorable à ces deux mesures, de grands actionnaires d'Anima comme Poste Italiane et FSI ont d'ores et déjà indiqué qu'ils céderaient leurs parts à BPM. Mais dans ce scénario, la fusion avec UniCredit serait plus que compromise.
Des enjeux stratégiques majeurs
Pour Banco BPM, troisième banque italienne en terme de capitalisation, le rachat d'Anima est absolument vital pour atteindre ses objectifs de profits et de distribution de dividendes. Sans cette opération, la banque issue de la fusion en 2017 de Banco Popolare et Banca Popolare di Milano risque de se retrouver fragilisée.
De son côté, UniCredit a fait de ce mariage un élément clé de sa stratégie de croissance externe. Son offre initiale a d'ailleurs été lancée peu de temps après celle de BPM sur Anima. Renoncer à ce projet serait un revers majeur pour la deuxième banque transalpine.
Avec en toile de fond un secteur bancaire italien en pleine consolidation, ce bras de fer entre deux mastodontes est symptomatique des remous qui agitent la finance tricolore. Fusion ou pas fusion, l'épilogue de ce feuilleton à rebondissements sera en tout cas riche d'enseignements sur les rapports de force en présence. Réponse d'ici quelques jours...