
BP voit son bénéfice chuter suite à la faiblesse des marges de raffinage
Mauvaise passe pour le géant pétrolier britannique BP. La major vient d'annoncer une chute spectaculaire de son bénéfice au quatrième trimestre 2024, qui atteint son plus bas niveau depuis quatre ans. En cause : la faiblesse persistante des marges de raffinage. Décryptage d'une situation préoccupante pour BP, à l'heure où la transition énergétique s'accélère.
Un bénéfice en chute libre au 4e trimestre
Au quatrième trimestre 2024, le bénéfice sous-jacent au coût de remplacement de BP a dégringolé à 1,17 milliard de dollars, soit une baisse de 61% par rapport à la même période l'année précédente. Il faut remonter au 4e trimestre 2020, en pleine pandémie de Covid-19, pour trouver trace d'un bénéfice trimestriel aussi faible.
Cette contre-performance s'explique principalement par « la faiblesse des marges » sur l'activité de raffinage, a indiqué BP. Un coup dur pour le groupe, dont les raffineries représentent encore une part importante du chiffre d'affaires et des profits.
Des pressions pour changer de cap
Cette annonce intervient dans un contexte délicat pour BP. Le fonds activiste Elliott Investment Management vient en effet de prendre une participation au capital de la société. De quoi alimenter les spéculations sur de possibles pressions pour faire évoluer la stratégie et la gouvernance du groupe.
La journée investisseurs du 26 février sera cruciale. Le CEO Murray Auchincloss y présentera sa vision stratégique, très attendue sur la transition énergétique.
Un analyste financier
BP face au défi de la transition énergétique
Car c'est bien là le principal enjeu pour BP : réussir son virage vers les énergies bas carbone, alors que le pétrole et le gaz assurent encore l'essentiel de ses revenus et profits. Le groupe a certes annoncé vouloir atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Mais beaucoup jugent ses investissements encore trop timides dans les renouvelables et les nouvelles mobilités.
Dans ce contexte, difficile pour BP de convaincre sur sa capacité à s'adapter au nouveau monde de l'énergie. Surtout avec un bénéfice au plus bas, qui réduit ses marges de manœuvre financières. Le groupe saura-t-il rebondir et se réinventer ? Réponse dans les prochains mois, qui s'annoncent décisifs.