
Électricité verte : le photovoltaïque, étoile montante
2024 restera dans les annales pour les énergies renouvelables en France. Avec pas moins de 148 TWh produits, l'électricité verte a atteint des sommets inédits. Et au sein de ce bilan exceptionnel, une énergie se démarque tout particulièrement : le solaire photovoltaïque. Zoom sur cette technologie en passe de révolutionner notre mix énergétique.
Le solaire, supernova des énergies renouvelables
Sur les 6000 MW de nouvelles capacités renouvelables raccordées en 2024, près des deux tiers proviennent du solaire photovoltaïque. Une tendance qui s'accélère, puisqu'entre 2015 et 2019, l'éolien trustait encore la majorité des mises en service. Désormais, les panneaux solaires règnent en maîtres sur les toits et les champs hexagonaux.
Cette ascension fulgurante du photovoltaïque s'explique par plusieurs facteurs. D'abord, les procédures administratives plus légères que pour l'éolien, souvent ralenti par des recours. Ensuite, la flexibilité des installations solaires, qui s'adaptent aussi bien aux toits qu'aux parkings ou aux terres non exploitées. Enfin, des aides publiques incitatives, avec par exemple un guichet ouvert toute l'année pour les petites installations de moins de 500 kW depuis 2021.
Vers un leadership solaire en 2025
Résultat, le parc solaire français pourrait bien détrôner celui de l'hydroélectricité dès 2025 en termes de puissance installée, avec plus de 26 GW chacun actuellement. Une prouesse quand on sait que les barrages fournissent encore près de la moitié de l'électricité renouvelable française, contre 15% pour le photovoltaïque et 30% pour l'éolien.
Pour tenir les objectifs ambitieux de la Programmation Pluriannuelle de l'Énergie (PPE), qui vise 75 GW de solaire en 2035, il faudra encore accélérer la cadence. Passer de 4 GW raccordés en 2024 à 6-7 GW par an permettrait de respecter la feuille de route gouvernementale. Un défi à la portée du secteur photovoltaïque, qui a prouvé sa capacité à monter en puissance.
Les énergies renouvelables devraient avoir atteint 32% de la consommation d'électricité en France en 2024. Nous avons franchi un seuil, nous sommes rentrés dans une phase industrielle.
Vincent Jacques le Seigneur, président d'Observ'ER
L'ombre chinoise sur la filière solaire européenne
Seul bémol dans ce tableau idyllique, la dépendance de l'Europe aux importations chinoises. En 2024, 98% des modules photovoltaïques et 78% des cellules installées sur le Vieux Continent provenaient de l'Empire du Milieu selon les instituts Bruegel et Rhodium. Une situation préoccupante sur les plans stratégique, économique et écologique.
Pour y remédier, la Commission Européenne planche sur un Pacte Vert Industriel visant à stimuler une industrie photovoltaïque compétitive en Europe. Après des années de délocalisations, l'heure est à la relocalisation de cette filière d'avenir. Des géants comme TotalEnergies ou Voltalia ont d'ores et déjà annoncé des projets d'usines de panneaux solaires sur le territoire français.
Un soleil radieux pour la transition énergétique
Au final, le photovoltaïque apparaît plus que jamais comme le fer de lance de la transition énergétique en France. Son essor spectaculaire ces dernières années ouvre la voie à un système électrique décarboné et résilient. À condition de réussir le pari de l'industrie solaire européenne pour réduire notre dépendance à la Chine.
Avec un cadre réglementaire favorable, des innovations technologiques constantes et une adhésion croissante du public, tous les voyants sont au vert pour que le solaire brille de mille feux dans les prochaines années. De quoi éclairer d'un jour nouveau notre modèle énergétique... et notre avenir !