
Les Innovations Industrielles Qui Marquent Ce Début D’Année 2025
En ce début d'année 2025, l'industrie française poursuit son élan d'innovation, portée par des acteurs majeurs dans des domaines stratégiques comme la défense, l'énergie ou encore l'automobile. Zoom sur quelques-uns des projets phares qui vont marquer les prochains mois.
Défense : la rénovation des chars Leclerc se poursuit
Fleuron des forces terrestres françaises, le char Leclerc va bénéficier d'un programme de rénovation d'envergure. La Direction générale de l'armement (DGA) vient en effet de commander à KNDS, groupe né de la fusion entre Nexter et l'allemand KMW, la remise à niveau de 100 exemplaires supplémentaires. Ceux-ci s'ajouteront aux 100 premiers déjà prévus, portant le nombre total de chars rénovés à 200.
Entré en service en 1994, le Leclerc va ainsi bénéficier de nouveaux systèmes de communication et de navigation pour rester au niveau des menaces actuelles. Ce contrat, qui s'inscrit dans le cadre de la LPM 2022-2025, représente un investissement significatif pour maintenir les capacités de l'armée de Terre.
600 millions d'euros de commandes pour KNDS et MBDA
Au-delà du char Leclerc, c'est l'ensemble du secteur de la défense qui bénéficie d'importantes commandes en ce début d'année. Le ministère des Armées a ainsi annoncé pour 600 millions d'euros de contrats portant sur des systèmes de défense aérienne et de lutte anti-drones destinés aux trois armées.
Les filiales françaises de KNDS et de MBDA, autre grand nom européen de l'armement, seront les principaux bénéficiaires de ces marchés. De quoi assurer de la visibilité aux industriels du secteur.
Plan social chez l'équipementier automobile F2J Japy
Coup dur en revanche pour le fabricant de boîtes de vitesses F2J Japy. Installé à Sainte-Suzanne dans le Doubs, ce sous-traitant qui travaille notamment pour Stellantis va devoir se séparer de 40 salariés sur 100 d'ici mai 2025.
En cause, la baisse des commandes de son principal client mais aussi la transition du marché automobile vers l'électrique qui réduit les besoins en boîtes mécaniques. Après un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros en 2024, l'équipementier table sur seulement 14 millions cette année.
L'avion cargo Beluga XL d'Airbus jette l'éponge
Après deux ans d'efforts, Airbus a dû se résoudre à mettre fin aux activités de sa filiale Beluga Transport (AiBT). Créée en 2022, celle-ci proposait les services de son immense avion cargo Beluga XL à des clients externes pour le transport de pièces volumineuses mais légères.
Las, des contraintes opérationnelles liées à la conception très spécifique de l'appareil, optimisé pour les besoins d'Airbus, ont eu raison de cette diversification. La compagnie, basée à l'aéroport de Francazal près de Toulouse, va devoir se recentrer sur son activité première de transport interne de tronçons d'avions.
Nucléaire : le programme EPR2 en question
Enfin, le dossier phare du nucléaire français est dans le viseur de la Cour des comptes. Dans un rapport très attendu, les sages de la rue Cambon émettent des doutes quant à la « crédibilité » du programme EPR2 porté par EDF et sa filiale Framatome.
Alors que des milliards d'euros ont déjà été engagés dans ce projet de centrale nouvelle génération, les magistrats pointent des « dérapages » sur les coûts et le calendrier. De quoi relancer le débat sur les orientations stratégiques dans le nucléaire civil, avec la piste d'une remise à plat potentielle de cette deuxième version du réacteur EPR.
2025 s'annonce donc comme une année charnière pour des pans entiers de l'industrie française. Entre grands programmes structurants et difficultés sectorielles, les défis ne manquent pas pour nos entreprises confrontées à un environnement en constante mutation.