
Linamar investit 1 milliard $ dans la production de VE au Canada
L'annonce récente d'un investissement massif de 1,1 milliard de dollars par Linamar dans la production de technologies pour véhicules électriques et hybrides marque un tournant pour l'industrie automobile canadienne. Malgré la menace de tarifs douaniers américains, le géant ontarien de l'équipement automobile mise gros sur l'avenir de l'électrification des transports.
Avec l'appui financier des gouvernements fédéral et provincial à hauteur de près de 270 millions de dollars, le projet « Innovation Driving Green Technology » de Linamar vise à développer une gamme de solutions pour motoriser la prochaine génération de véhicules propres. Des groupes motopropulseurs aux piles à hydrogène en passant par de nouvelles méthodes d'encapsulation de semi-conducteurs pour accélérer la recharge des batteries, l'ambition est grande.
Un pari audacieux sur l'avenir de l'automobile
Dans un contexte géopolitique tendu, alors que l'administration Trump brandit la menace de tarifs douaniers de 25% sur les importations canadiennes, Linamar fait le pari de l'innovation verte. Le constructeur prévoit d'ajouter pas moins de 2300 emplois hautement qualifiés dans ses usines ontariennes de Guelph, Salford, Welland et Windsor pour soutenir son virage électrique.
C'est une victoire pour l'économie, l'environnement et les emplois canadiens, cimentant la position de notre pays comme leader dans la chaîne d'approvisionnement des VE.
François-Philippe Champagne, ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie
Des incitatifs gouvernementaux en question
L'engagement de Linamar survient alors que plusieurs programmes incitatifs pour l'achat de véhicules zéro émission sont remis en question au Canada. Le programme fédéral offrant jusqu'à 5000$ aux acheteurs est suspendu depuis janvier faute de fonds, tandis que le Québec a annoncé une pause de son programme équivalent en février.
Du côté américain, le président Trump a révoqué l'objectif fixé en 2021 visant 50% de ventes de véhicules zéro émission d'ici 2030. Il a aussi indiqué son intention d'abroger le crédit d'impôt à l'achat de VE. Malgré ces signaux contradictoires, les ventes de VE devraient continuer de croître alors que le Canada vise 100% de ventes zéro émission d'ici 2035.
La course aux semi-conducteurs
En parallèle de ses efforts dans l'électrification, Linamar entend aussi utiliser les fonds pour développer de nouvelles technologies de semi-conducteurs. Un volet qui s'inscrit dans la volonté du gouvernement canadien de faire du pays un fournisseur clé de ces composants stratégiques à l'ère numérique.
Ottawa a récemment investi 120 millions de dollars dans la création du réseau FABrIC visant à stimuler l'innovation dans le secteur des semi-conducteurs. La demande mondiale explose pour ces puces qui se retrouvent dans tout, des téléphones aux voitures en passant par les électroménagers.
- Les ventes mondiales de semi-conducteurs ont bondi de 26,2% en 2021 pour atteindre 555,9 milliards USD selon Gartner.
Pour Linamar, investir dans les semi-conducteurs est un choix naturel pour rester à la fine pointe et sécuriser son approvisionnement. La pénurie mondiale qui frappe l'industrie automobile depuis 2020 a braqué les projecteurs sur ces composants essentiels.
Positionner le Canada en leader des technologies vertes
Au final, le milliard de Linamar est un signal fort de la volonté de l'industrie et des gouvernements de faire du Canada un leader dans la transition vers une économie verte. Malgré les vents contraires, les entreprises innovantes continuent de voir un avenir prometteur pour les technologies propres et les emplois hautement qualifiés qui les accompagnent.
L'électrification massive des transports est un pilier central de la lutte contre les changements climatiques. Des investissements comme celui de Linamar nous rapprochent un peu plus d'un avenir où se déplacer ne sera plus synonyme de polluer. Un pari certes audacieux, mais nécessaire pour décarboner nos économies.